L’Institut Galilée a la tristesse de vous faire part du décès de Christian Bordé. Nous adressons nos plus sincères condoléances à sa famille, à ses proches et nombreux collègues affectés par cette nouvelle.

Le 30 août au soir, nous avons perdu un physicien hors normes et un collègue très cher, Christian Bordé. Entouré de sa famille proche, il s’est éteint paisiblement à l’hôpital Ambroise Paré.

Les travaux fondateurs de Christian Bordé ont couvert un vaste domaine qui s’étend de la spectroscopie atomique et moléculaire à haute résolution, à l’interférométrie atomique et à la métrologie. Il a été un pionnier dans l’étude de l’interaction lumière quantifiée-matière et un promoteur internationalement reconnu d’un système d’unités fondé sur les constantes fondamentales de la physique.

Christian Bordé rentre au CNRS en 1968 gravissant tous les échelons jusqu’à l’éméritat en 2008. A côté de ses multiples contributions scientifiques, travailleur infatigable, Christian Bordé joue en même temps un rôle central au service de la communauté scientifique nationale et internationale. En particulier, en 1972, Christian Bordé est l’un des membres fondateurs du Laboratoire de Physique des Lasers de l’Université Sorbonne Paris Nord. Christian fait également plusieurs séjours de longue durée au JILA à l’Université du Colorado (USA) où il démarre une longue et très fructueuse collaboration avec John Hall qui aura le prix Nobel de Physique en 2005.

Elu membre correspondant de l’Académie des sciences en 1997 puis membre en 2008, Christian Bordé a été un ardent promoteur des mesures de précision et de la métrologie. Avec Jean Kovalevsky, il crée le comité Sciences et Métrologie au sein de l’Académie des Sciences pour conduire une réflexion sur les unités de base du système international d’unités.

Chercheur visionnaire, Christian Bordé a initié de nombreuses thématiques de recherche et inspiré toute une génération de chercheurs plus jeunes qui se sont nourris de ses idées pionnières. Ses travaux sur la stabilisation de lasers sur une résonance dite d’absorption saturée ont ouvert la voie à la spectroscopie atomique et moléculaire de précision. A la suite des travaux de Norman Ramsey, il a montré comment réaliser des interféromètres atomiques dans le domaine optique, avec l’interféromètre dit de Bordé-Ramsey, et étudié leurs sensibilités aux effets gravitationnels, initiant ainsi le domaine des capteurs de précision par interférométrie, sur lequel travaillent aujourd’hui des dizaines de groupes dans le monde. Physicien passionné, il travaillait encore ces dernières semaines à finaliser une théorie très générale des interféromètres à ondes de matière et des horloges optiques, basée sur une nouvelle optique atomique relativiste à 5 dimensions qu’il avait introduite.

En mai dernier, nous avons eu la chance de pouvoir partager un moment festif avec lui pour ses 80 ans lors d’un colloque organisé en l’honneur de sa carrière remarquable et nous gardons ainsi un dernier souvenir d’un moment très chaleureux avec lui.

Institut Galilée

menu-mobile-shiftnav